Appel des collectifs littoral au rassemblement
30 janvier 14h à Marseille devant la préfecture
Habitants du littoral Répondez à l’appel des collectifs littoral ! rassemblement 30 janvier 14h à Marseille devant la préfecture. Stop aux rejets toxiques en mer. Stop au scandale des boues rouges !
Le 22 décembre 2015 et à la demande du gouvernement, le CSPRT, (Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques) s’est réuni à la Grande Arche de la Défense pour donner un ultime avis consultatif sur les risques inhérents aux rejets d’effluents liquides en mer demandés pour trente ans supplémentaires par l’usine d’alumine Alteo de Gardanne, propriété de HIG Capital France ( FCPR – Fonds Communs de Placements à Risques dont le siège est à Miami). La répartition de l’assemblée ne respectait pas la parité industrie et défenseur de l’environnement que l’on attend d’un tel groupe consultatif et de surcroît, le rapport d’impact fraîchement établi par l’Ifremer et l’Anses et sur lequel les membres du CSPRT devaient se baser,leur a été remis le matin même en début de séance. Ce rapport de 44 pages faisait état de la campagne de pêche de 1974 organismes marins (poissons, mollusques, oursins et moules) pêchés de Juin à Octobre 2015, il a été complété par le travail d’analyses chimiques et validation de données de Juillet à Novembre 2015. Il y était clairement signalé que l’état de contamination chimique des produits de la mer en Méditerranée en lien avec les activités de transformation de minerai de bauxite de l’usine d’Alteo était avérée et préoccupante. La liste des substances à analyser était la suivante :
aluminium, arsenic, cadmium, cobalt, chrome, manganèse, mercure total, nickel, plomb, vanadium, titane.48 comparaisons sont sorties statistiquement significatives (muscles et foies confondus) dont 35 dans le sens d’un impact du rejet et 13 dans le sens d’une plus grande contamination de la zone de référence par rapport à la zone impactée. Plus spécifiquement pour le muscle, parmi les 39 comparaisons statistiquement significatives, 29 vont dans les sens d’un impact du rejet. Malgré ce dossier, la balance des votes a penché en faveur de la continuité des rejets. Résumons: cette réunion Parisienne du CSPRT se tenait le 22 décembre 2015. L’autorisation des rejets arrivait à termes au 31 décembre 2015. Le préfet a signé un arrêté d’autorisation pour 6 ans de déversement le 28 décembre 2015 dont voici extrait: «Toutefois, compte tenu de l’existence d’incertitudes techniques résiduelles quant à l’impact environnemental et sanitaire à long terme de substances pour lesquelles une dérogation est demandée, il n’y a pas lieu d’accorder une dérogation sans limite de durée comme le demande l’exploitant, page 8 de l’autorisation du Préfet par arrêté du 28 decembre 2015.
En conclusion, Malgré les alertes des collectifs du littoral sur la contamination de notre chaîne
alimentaire et sa confirmation par les toutes dernières analyses de des Anses, le gouvernement a tout de même opéré à un passage en force de la loi, bafouant l’avenir et la santé de millions de personnes visés par l’impact de ces rejets toxiques en mer. A aucun moment il n’a était évoqué le passif laissé à notre charge en terme d’impact sur notre santé et héritage sacrifié à livrer à nos enfants. N’acceptons pas l’inacceptable et encore moins l’absence cruelle de nos élus sur le sujet. Qui osera parler des conséquences des 50 ans de rejets en mer et à terre sur notre santé
?Qui osera parler des dépassements des seuils de rejets toxiques acceptés par dérogation du 28 décembre 2015 en pleine période de Cop21 ? Qui osera imposer une étude épidémiologique pour comprendre l’ampleur de l’impact sur la santé de la population ? Qui osera sortir de leur torpeur la classe politique paralysée à l’idée de prendre à bras le corps les intérêts des salariées d’Alteo, ceux des pêcheurs, ceux des professionnels liés au tourisme côtier et ceux des habitants, qui tous sont victimes dans cette faute grave de rejets en mer ? Qui osera dire qu’aujourd’hui qu’il n’est plus concevable de tenir compte des seuls seuils de toxicité dictés par l’ industriel alors que la notion d’exposome oblige aujourd’hui à considérer la totalité des expositions aux perturbateurs endocriniens auxquels nous sommes exposés au long de notre vie ? Qui osera parler du taux de mortalité accrue suite à la contamination des écosystèmes marins depuis 50 ans ? Et qui osera enfin parler de la morbidité induite par la contamination de la chaîne alimentaire et du coût supporté par la population et la société dans son ensemble ? De toutes ces questions, nous n’avons ni vu ni entendu nos élus s’en emparer ni venir nous soutenir depuis tant d’années. Nos alertes sur l’impact des boues rouges et nos réunions d’informations indépendantes sur le littoral ont toujours étaient menées sans eux. Quel déni de démocratie ! Ce samedi à Marseille ne doit-il pas incarner la démarche ultime des citoyens français, pêcheurs et familles du littoral méditerranéen, engagés dans la protection de notre territoire et de la préservation de notre santé ? Oui, nous le pensons et le voulons ! Le moment est venu de nous mobiliser jusqu’au gain de cause et de changer le triste cours d’une histoire qui dure depuis 50 ans de trop, mais ne durera pas 6 ans de plus. Nous serons nombreux ce 30 janvier à Marseille face à la préfecture à nous rassembler, citoyens et pêcheurs, pour signifier notre opposition aux rejets toxiques en mer. Aucun intérêt financier, industriel ou chantage à l’emploi ne privera nos enfant de l’héritage naturel qui leur est dû.
Méditerranement vôtre, Signé : Les collectifs du littoral
PS: Pensez à organiser dés à présent les covoiturages pour le 30 janvier vers Marseille.