Drôle de crustacé

Ce drôle de crustacé a été prélevé à 600 m de profondeur dans le parc naturel marin du golfe du Lion.
Plus précisément, dans le canyon Lacaze-Duthier, situé à une trentaine de kilomètres de Banyuls-sur-mer.
Ce défilé s’étend jusqu’à 1 600 mètres de profondeur.

Impossible de le voir à l’oeil nu car il mesure entre 8 et 9 mm.
Il possède une douzaine de pattes poilues, deux pinces, une carapace articulée et des antennes et deux yeux.
Cet animal, qui ressemble un peu à une crevette, n’en est pas une.


Il aura fallu quatre ans aux scientifiques pour vérifier qu’il s’agissait bien d’une nouvelle espèce.
Ils l’ont prénommés Téthys, en hommage au bateau qui a fait sa découverte,
mais aussi en référence à un ancien océan intérieur présent il y a 500 millions d’années environ.

Cette nouvelle espèce ne fait pas partie de l’ordre des décapodes, qui regroupe notamment les crevettes et les crabes.
Elle fait partie de celui des péracarides.
La femelle a la particularité de disposer d’une poche marsupiale, comme les kangourous ! qui lui permet de conserver ses œufs à l’abri, tout en les ventilant en permanence grâce à l’eau.

A l’avenir, il est prévu de prélever d’autres individus.
Reste à découvrir le régime alimentaire, le cadre de vie, leurs prédateurs, et le moyen de reproduction de ce drôle de crustacé…

Les copains d’abord

Les copains d'abord

Les copains d’abord.

Plonger du Bord, c’est avant tout une histoire de partage !

Bien plus qu’une simple exploration, plonger du bord se révèle être un voyage partagé.

Tout commence avec le partage des bons plans pour ne pas galérer à trouver des lieux propices à la mise à l’eau.

Durant les préparatifs d’avant-plongée, la camaraderie est de rigueur. L’esprit d’entraide est palpable, on se connait et on s’aime bien, même si l’on se charrie.
Il y a celui adepte des tout derniers équipements, l’autre qui s’équipe avec lenteur, ou encore celui-là qui a toujours besoin d’ajuster ses équipements… 

Sous l’eau, cette fraternité est transcendée car les mots n’ont plus leur place. Les signes les remplacent, dans une communion silencieuse.
On s’écoute, tout en veillant l’un sur l’autre.
On partage le même regard émerveillé face aux beautés marines, au ballet enchanteur de nos bulles d’air…
Une communion avec l’environnement marin s’installe. Nous le respectons car il nous tolère.
Reconnaissant, on se doit de l’impacter au minimum et d’en préserver le plus longtemps possible sa beauté.

Revenus à terre, on commente la découverte d’une grotte, le passage à travers une arche sous-marine, la fascination partagée devant une épave,
la variation de couleurs d’une seiche ou même la sensation d’apesanteur et de relaxation procurée…
Déséquipés et séchés, un rituel s’impose qui varie suivant la saison : on met en commun les viennoiseries avec des boissons chaudes, ou l’on rompt la fougasse autour d’une chopine de bière…

Ces moments d’immersion, bien plus que des escapades solitaires, deviennent des chapitres d’une aventure collective, riches en émotions partagées et en souvenirs indélébiles.
Chacun apporte sa contribution unique à cette expérience commune, créant ainsi une mosaïque d’histoires individuelles qui enrichissent l’ensemble.
Merci les copains de continuer à véhiculer ses valeurs chères à Eric.

Dédicaces Salon Plongée 2024

Dédicaces Salon Plongée PARIS 2024

Bonjour les extra-terriens, après Galathéa qui a eu lieu en novembre dernier sur Hyères,
Plonger du Bord organise une séance de dédicaces au Salon de la plongée de Paris 2024.

Retrouvez-nous à côté du stand des livres le samedi 13 janvier de 13 à 16h.
Pour ceux qui ne sont pas adeptes de l’évènement, le salon se tient depuis plusieurs années à la Porte de Versailles.

Et si vous n’avez pas l’occasion d’y aller, nous vous rappelons que vous pouvez toujours commander nos ouvrages en ligne dans la boutique de notre site internet.
Nous les avons rééditer en augmentant leur prix unitaire en raison du coût de l’encre et du papier,
mais nous avons réduit les frais de livraison pour que vous puissiez les obtenir à un tarif identique à 2023.
Alors profitez-en !

Voici le lien au planning des conférences organisées du 11 au 14 janvier inclus.
Je recommande particulièrement celle de Longitude 181 car François Sarano est un conteur passionné, qui enchante à chaque fois le public.
Il y a également des tas de jeux (chasse au trésor, loterie…) à découvrir durant cette 25e édition.
Et des engagements plus responsables, tels une collecte des combinaisons néoprènes usagées.

611 mètres sous la terre

611 mètres sous la terre dans 3m d'eau

611 mètres sous la terre dans 3m d’eau

Un jour comme les autres en France.
Un de ces jours ou 2 180 bébés voient le jour, un de ces jours où 274 chiens et chats sont abandonnés.
Un de ces jours que l’on croit unique et qui se répètent 365 jours par an. Aujourd’hui est pourtant un jour comme je les aime. Propice au coup de cœur du hasard, à une rencontre.

Trois scaphandriers professionnels avancent. Patrick, David et moi.
Il est 5 heures et le jour qui se lève découpe la silhouette d’une cheminée. Si grande qu’elle doit dépasser la tour Eiffel.
Ses installations de surface n’ont qu’un seul but. Aller sous terre.

Nous sommes à la mine de Gardanne.

Très exactement au « puits Gérard », des houillères de Provence.
Les techniciens d’exploitation de celle-ci nous font découvrir le chemin.

A peine le sas pressurisé, nous entrons dans la cage de l’ascenseur. La cloche retentit. C’est parti…
C’est la paroi qui semble bouger. Un voyage immobile.
Malgré l’air frais qui entre dans le puits par plusieurs endroits, nous retenons notre souffle.
Presque en apnée, nous nous atteignons 611 mètres en moins de 4 minutes.
Nous déchargeons le matériel. Poussière, rouille, tout est gris.
L’humidité suinte des parois. Décor apocalyptique de labyrinthes aux allures de fin du monde.

Le parcours du combattant

Nous croisons de drôle d’engins. Machines-outils abandonnées ou hors d’usage.
Construites sur place au fond du puits, pièces par pièces, elles n’ont jamais vu le jour. Elles ont servi à creuser les tunnels.
« C’est par ici qu’il faut passer ! » rappelle le technicien. Les bi-bouteilles sur le dos et le reste du matériel au bras, le parcours semble interminable.
Nous entrons dans une zone où il n’y a plus de lumière.
Nous ne sommes plus des hommes mais des taupes vagabondes dans le réseau de galerie.
Ce qui nous reste d’humain, c’est cette lampe sur le front qui est orientée vers le sol pour ne pas aveugler les autres.

On avance toujours plus profond dans les entrailles de la terre. Immense chambre noire ou se découpent nos ombres.
Un défilé de fantômes. On se suit en rang. Je ferme la marche.
La chaleur est suffocante avec le néoprène. Les rails sur le sol laissent imaginer combien de wagons sont passés et combien de personnes ont travaillé pour gagner leur croute.
Je pense au siècle de Zola.
A droite, à gauche. Seul, je serai incapable de refaire le chemin inverse.

Une station de métro inondée

L’atmosphère est aussi pesante que notre matériel. Ici la galerie est plus étroite qu’ailleurs.
Il faut se glisser à quatre pattes, le bi sur le dos. Comme des tortues nous rampons sous les arcs-boutants métalliques et les grillages qui retiennent les pieux.
Enfin nous sommes arrivés et nous pouvons nous redresser dans la galerie qui nous intéresse. Elle mesure 14 kilomètres et rejoint Gardanne à l’Estaque.
Elle ressemble à une station de métro inondée aux trois-quarts.

Notre travail consiste à retirer la vase qui obstrue la crépine d’aspiration sur 25 mètres de long et trois mètres de haut.
Les techniciens arrêtent le fonctionnement de la pompe.
J’écoute les recommandations du chef de chantier. Il rappelle que nous sommes là pour réaliser cette mission en un temps donné.
Equipé du narguilé, je m’immerge. Le noir total. Absolu. Je ferme les yeux pour mieux me concentrer.
Je mets en place l’outil qui nous servira à pomper la vase gênante. C’est une sorte d’aspirateur sous-marin géant, identique à celui qu’utilisent les archéologues.

Un shaddok subaquatique.

Je suis dans 3 mètres d’eau. Grâce aux parois, je me repère et me trace mentalement un plan de la galerie.
Je m’arrête et me place pour actionner la suceuse. Comme un aveugle, je travaille au toucher. Comme un shaddock je pompe !
Il faut attaquer la vase comme on couperait un gâteau méthodiquement, tranche par tranche, et c’est son niveau général qui baisse.
Je sens par moment cette vase qui glisse et me recouvre une partie de mon corps.
Dans le noir la notion du temps disparait. J’en oublie même les 611 mètres de terre qui sont au-dessus de moi.
Mon souffle rythme ma cadence de travail. Le noir absolu est impressionnant.
C’est la première fois que je plonge dans l’obscurité totale. Je ne vois même pas mon doigt sur mon casque.
Je pense alors aux belles plongées loisirs que je fais à Marseille chaque semaine et aux fonds spectaculaires des voyages sous-marins aux Caraïbes.
Les communications du casque, ainsi que le rigaudon me signalent la fin de ma plongée. Déjà 2 heures !
Je remonte doucement le long de la paroi. Je fais surface. Il ne reste plus que quelques centimètres de vide.
La pompe ne fonctionnant plus, le niveau d’eau a augmenté considérablement.
Comme je ne vois rien et pour gagner du temps, mes 2 collègues scaphandriers me tirent par le narguilé pour me faire revenir au camp de base.
En bas nous laissons le matériel. De toute façon, nous allons revenir demain…