Le premier scaphandre du Chevalier de Beauve
A l’origine
A u tout début de l’aventure, les plongeurs étaient enfermés dans des cloches ou des barriques. La tête dans une caisse avec un hublot, comme le tonneau de Lethbridge. Des masses de plomb amovibles, servant de lest, étaient commandées par quatre tourniquets fixés à la ceinture. Le mécanisme de respiration se composait de quatre pompes en cuivre. Toujours le même principe. Deux devant pour « respirer », deux autres pour « aspirer ». Entre les pompes, une « fontaine » à réserve d’air. L’homme non-libre prenait place, couché sur le ventre, la tête reposant face à un hublot, dans une caisse oblongue rattachée à deux potences, elles-mêmes fixées sur une chaloupe. Autour de son corps, une corde lui sert à doser l’air qui arrivait de six tuyaux courbes, chacun muni à une extrémité d’une sorte de pomme d’arrosoir pour respirer et à l’autre d’un renflement pour chasser l’air vicié.
Son fonctionnement
Le principe du scaphandre du chevalier de Beauve était révolutionnaire. Fabriqué en 1715, il raccordait le casque de métal par deux tuyaux de cuir dont le premier amenaient l’air pompé à la surface jusqu’à la tête du plongeur par un soufflet, tandis que l’autre servait à évacuer l’air expiré. Un vêtement de cuir complétait le scaphandre. Des baguettes de cuivre fermaient dans le dos cette combinaison étanche fermée. La combinaison était raccordée aux poignets par simple serrage. Il était chaussé de sandales à semelles de plomb. Le plongeur évoluait sur le fond en marchant, en position verticale. Le casque du plongeur venait s’emboiter sur le col d’un « corset » résistant à la pression de l’eau. Le chevalier de Beauve a inventé le premier scaphandre à casque. Il a fait de nous des hommes libres !
Conçu dans quel but ?
La légende dit que le chevalier de Beauve l’avait inventé pour permettre de s’immerger à de faible profondeur. Pour des interventions sous les coques des bateaux ou pour récupérer dans le fond du port des marchandises tombées lors de leur transbordement. Sa famille possédait des intérêts dans l’acheminement et la transformation de fèves de cacao qui arrivaient d’Amérique. Voyant cette perte importante de revenus, Pierre de Rémy de Beauve a donc créer un appareil destiné à la récupération d’une partie de la richesse familiale.
Des fonds-marins aux salons parisiens
Il resterait même à Paris une boutique de chocolat à leur nom ! En effet, Sulpice Debauve croyait sincèrement que la Science devait soulager l’Humanité de ses maux par la fève de cacao ! Avec son esprit scientifique, il s’orienta rapidement vers la pharmacopée et fut établit en 1778 à Saint-Germain en tant que pharmacien ordinaire du roi. L’année d’après, il élabora les premiers chocolats à croquer dans lesquels il mélange à du beurre de cacao, un remède contre les maux de tête. Séduite par ces médaillons au chocolat, la reine Marie-Antoinette les baptisera « Pistoles ». Après le titre de chocolatier officiel de Louis XVI, Sulpice Debauve obtiendra le brevet de Chocolatier du Premier Consul Napoléon Bonaparte. Il s’associera à son neveu, Jean-Baptiste Auguste Gallais, pour créer la Maison qui portera leurs deux noms. La première boutique ouvrira ses portes à Paris en 1800.
Cinématographie
On voit apparaître ce matériel novateur pour son époque dans le film RIDICULE. A travers les aventures de Grégoire Ponceludon de Malavoyauprès de la cour de Louis XVI à Versailles en 1780.
Plus récemment, il a servi au décor de la série « Jusqu’au dernier » diffusé sur France 3.
Aujourd’hui, on peut voir une réplique, conservée au musée Frédéric DUMAS de Sanary-sur-Mer.