Rencontre avec le sculpteur Davide Galbiati

Rencontre avec le sculpteur Davide Galbiati

 

Rencontre avec le sculpteur Davide Galbiati, créateur de l’une des statues du musée subaquatique de Marseille : « La graine et la mer »

Bonjour Davide Galbiati, quel a été votre parcours artistique ?

Depuis l’école primaire, je communique graphiquement plutôt que de rédiger des textes. C’était un peu comme un toc et mes institutrices me laissaient m’exprimer par le dessin. Mon parcours n’a pas été celui des beaux-arts. Ma famille n’était pas partante pour que je suive des études artistiques. L’art devait être une passion, un hobby. Alors, je travaillais avec mon père qui était restaurateur de voiture de collection, à Milan en Italie. Avec tous les ouvriers, je façonnais la tôle et le métal dédié à cette activité. En 2004, je me questionnais sur mes choix de vie. A ce moment, une fracture avec l’héritage familiale s’est produit. Je décidais de me former de façon professionnel à la sculpture dans une école spécialisée en sculpture sur bois, dans les Dolomites Italiennes. Depuis le 17ème siècle, l’enseignement a une renommée internationale dans la coupe et le travail géométrique du bois.

Quelle est votre principale source d’inspiration ?

Après 4 ans d’études de l’anatomie artistique, où j’ai appris en parallèle dans des ateliers de maitres sculpteurs, je me suis passionné pour les sujets figuratifs humains. Je me suis axé sur ce sujet que je n’ai jamais quitté, et qui perdure encore aujourd’hui. J’ai de l’admiration pour tous les styles de sculpture, qu’elle soit abstraite, géométrique, expressionniste. Mais mon inspiration est absolument la figuration. J’ai besoin d’un face à face avec l’être humain de façon quotidienne. Que je sculpte le bois, le marbre, le béton, le bronze, que je travaille la résine, la terre, le plâtre ou le métal, j’ai besoin de ce tête à tête.

Quels sont vos matériaux de prédilection ?

Le bois et le ciment ! Un contraste de la nature et de l’artificiel. Même si en ce moment j’utilise du bois (lié à la nature) et du ciment (lié à la ville), je crois que le matériau n’a pas forcément d’importance. L’essentiel est la grammatique, c’est-à-dire l’histoire que l’on raconte et l’énergie que l’on reçoit à travers la sculpture représentée.

Quel matériaux avez-vous utilisé pour votre statue sous-marine ?

J’ai d’abord réfléchi au thème marin, en sachant qu’elle serait immergée à 5 mètres de profondeur et que les nageurs la regarderaient de la surface. C’est une œuvre originale spécialement élaboré pour le Musée subaquatique. J’ai d’abord modelé une maquette à l’échelle en argile, puis je l’ai amené dans un atelier qui en a fait un moulage. Puis, un spécialiste du béton marin a fait un tirage de la sculpture posée sur son socle, telle que vous pouvez la voir sous l’eau aujourd’hui.

Est-ce que le béton marin risque de se détériorer avec le temps ?

Ce n’est pas le même béton que j’utilise pour mes statues terrestres, c’est un béton marin au PH neutre. A ce que je sache, même si je ne suis pas un spécialiste, il est aussi résistant que les cubes ou les tétraèdres en béton des digues qui brisent les vagues et protègent le littoral ou les ports.

Comment avez-vous été retenu pour ce projet ?

Anthony Lacanaud cherchait des artistes enthousiasmés par son projet et résidant dans la région Paca, puis dans la France entière. Quand il m’a contacté, j’étais au musée archéologique de Syracuse dont la moitié des vestiges ont été retrouvés dans la mer. La coïncidence d’un hasard improbable m’a fait dire oui tout de suite. J’étais ravi à l’idée de pouvoir exposer sous l’eau !
Sa ténacité à aller au bout de son projet m’a plu. Il l’a fait avec le cœur et ça m’a touché car en tant que sculpteur j’ai la même démarche. Un sculpteur est un être solitaire dans son atelier. Le Musée nous a réuni et nous a donné l’énergie d’une équipe.

Le groupe a suivi cette initiative avec enthousiasme.

Un projet comme cela est une petite étincelle. Qui fait rester dans la créativité et empêche une vie trop monochrome !

Pourquoi avoir intitulé votre sculpture « La graine et la mer » ?

La symbolique de la graine est iconique et récurrente dans mon travail. Il y a un jeu de mot phonique de la graine et de la mer, mère nourricière. La mer représente la maternité, l’eau est le symbole de l’état premier, de l’enfant dans le liquide de sa mère. La graine représente l’esprit. Les fruits, les végétaux, les animaux… sont amenés à périr, tandis que la graine perdure. Elle contient l’information, le code génome qui permet aux espèces de résister au temps. Dans ce projet, je voulais symboliser la matrice, chercher les éléments d’une vision du monde régénératrice. Je voulais trouver le point zéro. J’aimais bien l’image de cette créature assez étrange avec sa coiffe particulière, habitant les profondeurs marines. J’ai essayé de reproduire cette créature qui tient dans ses mains la graine doucement, mais fermement. Elle la protège. Elle la défend. Pour qu’elle se régénère, il faut la laisser tranquille.

Avez-vous travaillé cette statue sous-marine différemment que les autres statues terrestres ?

Honnêtement, je n’avais jamais pensé exposer une sculpture sous l’eau ! Je l’ai réalisé avec la même démarche que celles que j’expose dans les expositions ou les galeries. Quand je pense à la fabrication d’une œuvre, c’est toujours par rapport à la mise en lumière.

Combien de temps vous a –t-il fallu pour réaliser la sculpture ?

Après avoir esquisser plusieurs croquis, entre le modelage, le moulage et le coulage, il a fallu 2 mois de travail.

L’idée que seuls les nageurs, les apnéistes ou les plongeurs puissent la voir n’est-elle pas frustrante ?

Quand j’expose dans une cathédrale, tout le monde peut voir mes sculptures. Les visiteurs peuvent les acheter. Les œuvres disparaissent et habitent les maisons des gens qui les ont collectionnées. Peut-être qu’ils les câlinent, les photographient. Peut-être qu’on les reverra un jour… ou pas. Là dans l’eau, je ne sais pas ce qu’elle va devenir ! Au début, j’ai eu l’impression d’un adieu. En tant que géniteur de la sculpture, il faut que je coupe le cordon. Puis, je me dis que je pourrais la voir en nageant avec un masque et que ça pourrait être le prétexte à d’une sortie à Marseille. J’aime ce caractère ludique et bon enfant ! Le Musée est une façon de se focaliser son attention et son regard dans l’eau. C’est créer un moment différent. Je suis curieux de connaitre le ressenti du public.

Enfin, dernière question : Etes-vous plongeur ?

En tant que Milanais je ne suis pas un poisson ! (Rire)
J’adore la mer ! Et je pratique de manière occasionnelle le Palme Masque Tuba quand je vais en vacances au bord de la mer.

Le musée subaquatique de Marseille

Musée subaquatique de Marseille

Le musée subaquatique de Marseille et ses incroyables statues

stautues Musée subaquatique de Marseille

statues Musée subaquatique de Marseille

 

Les plongeurs du bord sont impatients d’évoluer autour d’un récif artificiel artistique.
Un projet suspendu pour des questions de sécurité et de procédure pendant plusieurs années.
Ensuite, la Covid-19 a retardé leur immersion.

Pourtant, le projet du musée subaquatique refait surface en mars 2020. Les sculptures sont exposées au public sur un quai.
Puis, elles disparaissent de nouveau pendant plusieurs mois !
On retrouve leur trace en septembre 2020. Quatre statues immergées au large de la plage des Catalans. Sur un fond de 5 mètres de profondeur.

La biologiste, Sandrine Ruitton qui travaille à l’Institut méditerranéen d’océanologie (MIO), en assure le suivi écologique.
Cette scientifique suit déjà les récifs artificiels du Prado dans la baie de Marseille.
Au Prado, la réglementation impose d’espacer d’au moins 5 mètres les récifs des herbiers de posidonie. Aux Catalans, la distance est de 25 mètres !

D

es statues fabriquées avec « ciment marin à PH neutre ». Pour n’avoir aucune incidence sur le milieu marin.
Leurs formes doivent permettre aux espèces marines de s’y accrocher. Pour qu’ils les colonisent.
Pour le plus grand plaisir des baigneurs et des plongeurs qui viennent les observer.
D’ailleurs, lors de leurs explorations, les nageurs pourront se reposer sur les bouées prévues au dessus du musée.

A vos masques, prêts ?
Nagez !
A découvrir dans le guide Plonger du Bord dans les BDR (spot n°26/57)

Théo Mavrostomos chef de la station bathyale

Théo Mavrostomos chef de la station bathyale

Théo Mavrostomos & Eric Vastine

 

Qui est Théo Mavrostomos ?

Ancien scaphandrier, il est aujourd’hui Instructeur à l’INPP (Institut National de Plongée Professionnelle). Il participe en 1992 à la mission Hydra 10. Organisée par la COMEX, cette mission le conduit à 701 mètres. Elle fait de lui le plongeur le plus profond du monde. En Juillet 2019, Théo Mavrostomos est le chef de la station bathyale sur la mission Gombessa V – Planète Méditerranée. Il alimente en gaz l’équipe de Laurent Ballesta, pendant 28 jours à 120 mètres de profondeur.

De Marseille à Monaco, Théo aide en surface grâce à ses mélanges gazeux, le biologiste et photographe sous-marin Laurent Ballesta et trois autres plongeurs chevronnés. Ces derniers restent confinés dans un caisson de 5 mètres carrés, afin de pouvoir explorer sans limite de temps la zone des 100 mètres de profondeur. Durant leur expéditions, ils révèlent ainsi les trésors naturels des fonds méconnus de la Méditerranée.

Les défis de la mission Gombessa V :

Ce défi humain, technique et scientifique est suscité par le désir, chez l’aventurier chercheur Laurent Ballesta de repousser sans cesse plus loin les limites de la plongée. Il rêve d’inaccessible : vagabonder dans les profondeurs sous-marines en liberté, des heures durant. Laurent Ballesta a baptisé chacune de ses expéditions de l’autre nom du cœlacanthe, poisson que l’on a longtemps cru mythique, Gombessa. Cette 5ème expédition a mobilisé une équipe de trente professionnels aguerris au cours de deux années de préparation intensive et a totalisé quatre cents heures de plongée. Un film en retrace l’épopée collective au jour le jour, au fil d’éblouissantes images.

Une Méditerranée sans secret ?

Parce que les hommes y voyagent depuis des millénaires, et qu’elle est devenue l’un des tristes symboles de notre capacité à saccager la nature, on pouvait croire jusque-là la Méditerranée sans secret. Bardés des appareils de pointe qui leur ont permis de photographier et de filmer vingt et une espèces jamais recensées auparavant, mais aussi d’effectuer une batterie de mesures scientifiques, les quatre « aquanautes » sont descendus quotidiennement entre 60 et 120 mètres de fond, dans la zone crépusculaire où parvient moins de 1% de la lumière du soleil. Pour regagner ensuite, à la surface, un caisson pressurisé qu’ils n’ont pu quitter qu’à la fin de la mission.

Des territoires inexplorés :

Dans leur sillage, on arpente de merveilleux territoires restés jusque-là inexplorés, des jardins luxuriants dignes des plus beaux récifs coralliens tropicaux, peuplés de créatures fabuleuses : calmar veiné, gorgonocéphale, barbier perroquet, morue cuivrée, sole perdrix, poisson-lune, limace pourpre, ou encore sabelles, ces vers marins semblables à des champs de fleurs blanches… De la surface aux profondeurs, ce documentaire plein de souffle nous promène dans les splendeurs de la Méditerranée, tout en restituant avec autant de verve que de pédagogie les multiples et complexes facettes du projet. Il rappelle aussi, en filigrane, combien ce patrimoine à peine dévoilé reste menacé par l’activité humaine.

Confidences de Théo, dans la préface Plonger du Bord 55 spots dans le Var :

 »  La passion de la mer m’a guidé pour faire de la plongée sous-marine mon métier. Depuis que je l’exerce en tant que scaphandrier, j’ai travaillé et plongé dans toutes les mers du monde, à toutes les profondeurs, en respirant toutes sortes de mélanges gazeux. La plongée est une façon de rompre les ponts avec le monde terrestre. Une manière de construire mon destin. J’adore évoluer en apesanteur car j’éprouve un sentiment de liberté absolu. Respirer et voir sous l’eau me parait toujours incroyable. Un enchantement qui se renouvelle à chaque plongée. Quel que soit l’endroit, il faut obligatoirement savoir rester humble face aux éléments extérieurs et face à soi-même. Évaluez les risques, nécessite une attention toute particulière, qui augmente l’acuité de vos sens. Vous aurez des sensations que vous n’oublierez jamais. Découvrez des choses sur vous-même que vous ne connaissiez pas. Soyez à l’écoute de votre corps dans l’instant présent et ayez un esprit toujours positif pour explorer la beauté de la nature… »

Je suis en paix

« En immersion totale, la mer est un espace où je suis en paix. Je me sens une âme d’explorateur. Il faut passer par la médiation d’un tour du monde et de toute une vie de plongeur pour finalement s‘apercevoir que la richesse du monde sous-marin commence à quelques centimètres du bord de la terre. Comme Tintin qui cherche au bout du monde le secret de la Licorne et qui se rend compte que le trésor de Rackham le Rouge est à Moulinsart. »

 » Plonger du bord,

c’est comme un retour aux sources des pionniers. Une bouteille d’air, le matériel nécessaire et une palanquée d’amis pour vivre une aventure au bout de la rue. C’est plonger sans stress et sans pression. Juste le plaisir de réaliser une plongée à faible profondeur sans avoir 24 jours de palier pour faire surface ! Un peu d’organisation et beaucoup de précisions. C’est le principe de ce livre et c’est ce que j’aime. C’est agréable de se laisser guider en pleine nature, de suivre les sentiers d’une nouvelle plongée…
Après avoir plongé du bord, vous ne serez plus le même.
Vivez chaque instant de votre vie intensément !  » 

Par ici, si vous voulez commander le guide PLONGER DU BORD dans le Var

 

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Plonger du bord

2 Guides pour découvrir le littoral de la Méditerranée Bouches-du-Rhône et du Var

Sur le littoral des Bouches du Rhône et du Var, il existe de nombreuses calanques pittoresques qui permettent de se mettre à l’eau pour y découvrir les récifs, la faune et la flore de la Méditerranée. Vous pourrez combiner aussi les plaisirs de la baignade et de pique-niquer en famille ou entre amis sur des plages secrètes. Les guides Plonger du Bord se veulent avant tout pratique, afin d’organiser vos journées de détente au bord de la mer. Vous y trouverez les renseignements utiles : Le lieu de rendez-vous, à l’abri de quel vent dominant se trouve la calanque, les lieux de mise à l’eau, des briefings pour effectuer les plus beaux parcours et les profondeurs maximum sur des épaves, des grottes ou des écueils. Entre chaque crique proposée, retrouvez les histoires des différentes espèces vivant tout près des côtes. Que ce soit en Palmes Masque Tuba ou en plongée scaphandre, ces guides vous serons très utiles pour préparer vos immersions dans la grande bleue. Ils sont disponibles dans la boutique plongerdubord.com